Le 29 septembre 2020, une nouvelle étude coécrite par BLOOM a été publiée dans la revue scientifique internationale Frontiers in Marine Science. Cet article montre que plus de 80% des aides publiques allouées au secteur de la pêche bénéficient aux flottes industrielles.
The Global Fisheries Subsidies Divide Between Small- and Large-Scale Fisheries
Anna Schuhbauer, Institute for the Oceans and Fisheries, The University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada
Daniel J. Skerritt, Institute for the Oceans and Fisheries, The University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada
Naazia Ebrahim, Institute for the Oceans and Fisheries, The University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada
Frédéric Le Manach, directeur scientifique, BLOOM Association, Paris, France
29 septembre 2020
Cette étude décrit également la répartition des aides entre la pêche industrielle et la pêche artisanale et montre un écart particulièrement flagrant entre les deux : alors que la pêche industrielle reçoit 80% de l’ensemble des subventions, les flottes artisanales — qui représentent au moins 82% de la flotte mondiale d’après la FAO[2] — reçoivent seulement 19% de ce même montant total. Autrement dit, la répartition des subventions à la pêche est inversement proportionnel à la composition de la flotte mondiale !
En outre, les chercheurs montrent également que 64% des aides dont bénéficie la pêche industrielle sont des subventions néfastes. Près de la moitié de ces subventions néfastes (près de 40%) sont d’ailleurs des aides pour l’achat de carburant.
Une fois de plus, cette publication démontre à quel point il est urgent de trouver un accord à l’OMC afin d’interdire les subventions à la pêche néfastes. Cependant, la recherche d’un consensus entre les États ne doit pas se traduire par un abaissement généralisé des ambitions, comme cela semble malheureusement être le cas actuellement, notamment en raison de la pente très glissante sur laquelle se trouve actuellement l’Europe quant à la négociation de son futur Fonds européen à la pêche (FEAMP, 2021–2027). À cet égard, les subventions aux carburants devraient être incluses dans le futur texte, quoiqu’en dise par exemple l’Union européenne.
Dans le cas contraire, les États auront passé vingt ans à négocier un accord qui sera totalement inapte à résoudre le problème de la surcapacité et de la surpêche. Autrement dit, ce seront vingt années définitivement perdues.