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Publication – A review of formal objections to Marine Stewardship Council fisheries certifications

Dans une étude publiée en 2013 dans la revue Biological Conservation, un groupe de chercheurs dont BLOOM analysent la viabilité du programme de labellisation MSC à travers l’étude de 19 pêcheries labellisées MSC dont la certification a été sujet à des objections.

Présentation de la publication

Dans cette étude publiée dans Conservation Biology, les chercheurs ont analysé 19 objections formelles formulées à propos de la certification de certaines pêcheries problématiques du MSC afin de déterminer si les pêcheries en question répondaient effectivement aux principes établis par le MSC permettant d’accéder à la certification.

Auteurs

Claire Christian

Antarctic and Southern Ocean Coalition, 1630 Connecticut Ave. NW, Third Floor, Washington, DC 20009, USA

David Ainley

H.T. Harvey & Associates, 983 University Avenue, Los Gatos, CA 95032, USA

Megan Bailey

Wageningen University, Hollandseweg-1, Wageningen, NL 6700KN, Netherlands

Paul Dayton

Scripps Institution of Oceanography, University of California, San Diego, CA 92093-0227, USA

John Hocevar

Greenpeace USA, Washington, DC, USA

Michael LeVine

Oceana, 175 S. Franklin Street, Juneau, AK 99801, USA

Jordan Nikoloyuk

Ecology Action Centre, 2705 Fern Lane, Halifax, Nova Scotia, Canada B3K 4L3

Claire Nouvian

Bloom Association, 27 rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris, France

Enriqueta Velarde

Instituto de Ciencias Marinas y Pesquerías, Universidad Veracruzana, Hidalgo 617, Col. Río Jamapa, Boca del Río, Veracruz, CP 94290, Mexico

Rodolfo Werner

Antarctic and Southern Ocean Coalition, 1630 Connecticut Ave. NW, Third Floor, Washington, DC 20009, USA

Jennifer Jacquet

Environmental Studies, New York University, 285 Mercer Street, New York, NY 10003, USA

Date de la publication

17 octobre 2013

Nom de la revue scientifique

Biological Conservation est une revue internationale de premier plan dans le domaine des sciences de la conservation. La revue publie des articles couvrant un large éventail de domaines qui contribuent aux dimensions biologiques, sociologiques, éthiques et économiques de la conservation. L’objectif principal de la conservation biologique est la publication d’articles de haute qualité qui font progresser la science et la pratique de la conservation, ou qui démontrent l’application des principes et des politiques de conservation. Biological Conservation couvre des sujets interdisciplinaires au sein de la biologie de la conservation et fournit également des applications pratiques de la recherche sur la conservation pour les gestionnaires des terres / ressources et les décideurs. Biological Conservation publie des articles et des numéros thématiques spéciaux qui ont une pertinence mondiale en termes de sujets ou problèmes abordés, et démontrent ainsi des applications de la science et de la gestion de la conservation au-delà du système ou des espèces spécifiques étudiés.

Principaux résultats

LE LABEL “PÊCHE DURABLE” DU MSC TROP INDULGENT

L’étude conduite révèle que la certification des produits de la mer comme « durables » par l’association à but non lucratif Marine Stewardship Council est trop clémente et discrétionnaire. Pour évaluer la viabilité du programme de labellisation MSC, les chercheurs ont examiné 19 objections formelles, principalement formulées par des ONG, à propos des certifications accordées par le MSC aux pêcheries de légine australe, de krill antarctique et d’autres encore. Ces pêcheries correspondent, en poids, à un tiers de toutes les pêcheries certifiées par le MSC. Les objections sont évaluées par un arbitre indépendant désigné par le MSC. Or dans 18 cas sur 19, la certification MSC a été maintenue.

Quand les consommateurs veulent du poisson durable, il existe deux options pour répondre à cette demande : la pêche peut devenir plus durable ou la définition de durable peut être édulcorée jusqu’à devenir pratiquement dénuée de sens. Avec le label MSC, c’est la seconde option qui a été maintes fois choisie

Jennifer Jacquet, professeur adjoint à l’Université de New York et l’un des onze auteurs de l’étude

Le MSC utilise trois grands principes que les certificateurs tiers interprètent pour déterminer si la pêche est « durable » et peut être labellisée MSC. Ces trois principes sont la durabilité des stocks ciblés, un impact faible des pêches sur l’écosystème et une gestion efficace. Les chercheurs ont établi que nombre de ces pêcheries, représentant 35% des produits de la mer éco- labellisés, ne répondaient pas aux normes du MSC.

Par exemple, la pêche à la palangre ciblant l’espadon au Canada viole manifestement le principe concernant les « faibles impacts sur l’écosystème ». Cette pêche a des niveaux élevés de prises accidentelles. La capture de 20 000 espadons par an génère la capture de 100 000 requins ainsi que 1200 tortues caouannes menacées et 170 tortues luth en voie de disparition.

La définition de la durabilité du MSC est totalement déphasée par rapport à la perception du grand public de ce que signifie ce terme. Lorsque le MSC labellise « durable » une pêche à l’espadon qui capture plus de requins que d’espadons, il est temps de réévaluer les normes.

Claire Christian, l’un des co-auteurs de l’étude, analyste politique auprès de la «Antarctic and Southern Ocean Coalition».

La pêcherie de colin d’Alaska, l’une des plus importantes aux États-Unis, a également reçu la certification MSC, même si plusieurs décisions de justice avaient jugé que cette pêche n’était pas en conformité avec la législation nationale, une indication qu’elle ne répondait pas au principe du MSC de « gestion efficace ».

Les auteurs concluent que le MSC doit appliquer les principes qu’il a créés pour les pêcheries certifiées. Dans le cas contraire, les consommateurs croient acheter «le meilleur choix environnemental » en produits de la mer, alors qu’il existe une forte chance qu’ils ne le soient pas.

Pour aller plus loin

L’émergence des écolabels

La triple expansion de la pêche – plus loin, plus profond, à la recherche de nouvelles espèces – a conduit à l’appauvrissement de nombreuses populations de poissons marins. En réponse, de nombreuses initiatives de marché visant les consommateurs et comprenant « l’éco-labellisation » ont vu le jour de façon à modifier la demande.

La création du Marine Stewardship Council (MSC)

La création en 1997 du Marine Stewardship Council (MSC), basé à Londres, en a fait partie. Le MSC est à l’origine un projet conjoint entre le World Wildlife Fund et Unilever. Il a été pensé comme un outil de conservation ayant pour but de fournir aux consommateurs « le meilleur choix environnemental en produits de la mer » et de créer des incitations positives qui permettraient d’améliorer le statut et la gestion des pêches.

Critiques du label MSC

Cependant, des ONG ont formulé leurs préoccupations quant au processus de certification MSC, remettant en question les prétentions du label d’avoir un programme d’étiquetage écologique offrant « le meilleur choix environnemental en produits de la mer ». Son processus de certification est financé par la pêcherie qui cherche à être labellisée, avec des tarifs qui dépendent de la taille et de la complexité de la pêcherie. Le MSC estime que la plupart des certifications coûtent entre 15 000 et 120 000 US$. Depuis sa création, le MSC a certifié plus de 170 pêcheries, avec des clients dépensant entre 2,3 et 18,7 millions de dollars pour obtenir la certification.

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