28 juillet 2020
Le 12 janvier 2017, le nouveau règlement 2016/2336 encadrant la pêche profonde en Europe et établissant l’interdiction du chalutage au-delà de 800 mètres de profondeur entrait en vigueur. Une éclatante victoire pour BLOOM et ses partenaires de la Deep Sea Conservation Coalition, après huit années de campagne épuisante, que nous n’aurions pas obtenue sans l’aide des citoyens.
Aujourd’hui, nous faisons de nouveau appel à vouscar ce règlement est en cours d’évaluation. Une consultation publique à laquelle vous pouvez participer a été créée par la Commission européenne et est ouverte jusqu’au 5 août 2020. C’est une étape particulièrement cruciale étant donné que cette évaluation permettra de déterminer si :
C’est là que le bât blesse. En dehors des engagements pris et suivis par Intermarché — l’un des principaux acteurs historiques de la pêche profonde en Europe — il n’existe aucune information sur la mise en œuvre de l’interdiction au-delà de 800 mètres de profondeur.
À cela s’ajoute que les États membres et la Commission européenne traînent des pieds pour transmettre les informations demandées par le règlement, notamment :
Concernant le premier point, la Commission n’a réclamé aux États membres les données de localisation des navires pratiquant la pêche en eaux profondes que deux semaines avant la date butoir du 13 juillet 2017. Mais aucun format ni aucune description précise des données attendues n’avaient été prédéfinis. Par conséquent, les États membres ont transmis à la Commission des données totalement incohérentes et incomplètes qui s’avèrent impossibles à analyser. Un bon moyen de gagner du temps. Par la suite, le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) a été chargé de collecter et traiter ces données. Cependant, un retard considérable a été pris à cause de la frivolité dont la Commission a fait preuve sur ce sujet.
Par ailleurs, il n’existe toujours aucune liste des écosystèmes marins vulnérables connus et probables. Pourtant, une importante cohorte d’études scientifiques a été publiée ces dernières années. Elles montrent que ces écosystèmes fragiles sont nombreux dans les eaux ciblées par les navires de pêche profonde. Plus particulièrement, le CIEM a publié en octobre 2019 une liste de 1 923 zones en Atlantique nord-est où des écosystèmes marins vulnérables sont connus ou probables, dont la majorité semble se trouver dans les eaux de l’UE. Qu’attend la Commission européenne pour produire un acte d’exécution ?
Il est certain qu’au regard de la faible volonté des États et de la Commission européenne, la première étape serait de respecter le cadre réglementaire :
La conservation des espèces d’eaux profondes, ciblées commercialement ou non, constitue toujours un sujet de préoccupation majeure. Leur exploitation reste et restera non durable. En la matière, il est impensable d’envisager le moindre affaiblissement du règlement actuel. Au contraire, nous devons exiger son application ferme.
[1]https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/11815-Evaluation-of-access-to-deep-sea-fishing-in-the-north-east-Atlantic/public-consultation.
08 juillet 2014
19 février 2013
L’association BLOOM a présenté l’état des lieux de la pêche profonde française par le biais d’une analyse des comptes certifiés des trois principales flottes industrielles françaises engagées dans la pêche profonde, mettant en évidence l’absence de viabilité économique des sociétés impliquées dans la pêche en eaux profondes sans le soutien d’un groupe de distribution et le concours des aides publiques.
10 décembre 2015
La semaine prochaine peut s’avérer cruciale pour les grandes profondeurs océaniques. Il est possible que le Parlement européen, réuni à Strasbourg, aboutisse dans la négociation qu’il a entamée avec le Conseil de l’Union et la Commission européenne juste après que le Conseil a adopté sa position sur le règlement pêche profonde, le 6 novembre dernier.