Les espèces profondes représentent 1,4% de l’ensemble des captures européennes dans l’Atlantique Nord-Est (année 2011).
Selon l’étude d’impact de la Commission européenne, 771 navires pêchent plus de 10% d’espèces profondes une fois dans l’année, mais seuls 11 navires capturent plus de 10% d’espèces profondes plus de 3 jours an.[1] Cela suggère que 11 navires sont spécialistes tandis qu’il suffit à 760 navires de changer de stratégie de pêche pour ne pas être impactés par la proposition de la Commission européenne.
98,5% des captures d’espèces profondes en France sont réalisées par neuf navires, soit 0,1% de la flotte française.[2]
La Commission européenne ne propose pas d’interdire toutes les pêches profondes mais d’éliminer les méthodes de pêche les plus destructrices.
De tous les types d’engins, le chalutage génère l’un des plus faibles taux d’emploi par tonne de poissons débarqués.[3]
Les emplois directs de l’activité pêche profonde en France sont compris entre 44 et 112 marins (équivalent temps plein), soit 0,2 à 0,5% des marins français.[4]
Les chalutiers profonds peuvent se convertir à la palangre (lignes avec hameçons et appâts) qui génère 6 fois plus d’emplois que le chalutage profond.[5]
Une année de pêche au chalut de fond en eaux profondes provoque autant d’impacts environnementaux que 535 à 833 années de pêche à la palangre.
Pour trois principales espèces ciblées, plus d’une centaine sont rejetées à la mer.[1]
Les rejets représentent 20 à 30% des captures.[2]
Sur les 54 espèces d’eaux profondes incluses dans la proposition de la Commission, selon le CIEM :
21 espèces sont considérées comme épuisées ou en risque d’épuisement. Cela comprend des espèces menacées d’extinction. Le statut de 26 autres espèces est totalement inconnu, car elles n’ont jamais été évaluées. Seuls trois stocks montrent des signes positifs mais les chercheurs appellent à la prudence car les estimations de biomasses peuvent être biaisées étant donné qu’elles sont réalisées à partir des données de captures des navires et non grâce à des données scientifiques indépendantes.
La majorité des captures de requins se fait à l’aide de chaluts profonds, et non de palangres. L’étude d’impact de la Commission européenne a montré que 81% des requins profonds capturés en 2011 l’avaient été par des chalutiers profonds alors que cette méthode de pêche ne représente que 52% des engins utilisés pour pêcher en profondeur. Les palangres représentent 38% des engins mais ne sont responsables que de 13% des captures de requins (cf. étude d’impact de la Commission européenne, juin 2013).
Entre 2002 et 2011, 60% des quotas fixés pour les espèces profondes étaient supérieurs aux avis scientifiques, et dans 50% des cas, les captures ont ensuite dépassé les quotas fixés. Dans les cas d’excès, les captures ont été en moyenne 3,5 fois plus élevées que le quota décidé, mais parfois, elles ont été jusqu’à 28 fois supérieures au quota approuvé par le Conseil des Ministres.[3]
La longévité moyenne des espèces capturées par les flottes européennes est de 13 ans pour les espèces en surface et de 60 ans pour les espèces profondes.[4]
Environ une centaine de publications scientifiques démontrent la non-durabilité des pêches profondes et les impacts négatifs des chaluts profonds sur les écosystèmes marins fragiles des grandes profondeurs. Pas une seule publication scientifique ne démontre le contraire.
En France, plus de 800 000 citoyens se sont mobilisés en faveur de l’interdiction du chalutage profond.
Un sondage BLOOM/BVA réalisé du 15 au 18 novembre (avant la viralité causée par la BD de Pénélope Bagieu) a révélé que 71% des Français souhaitaient que François Hollande soutienne l’interdiction du chalutage profond.
Les licences de pêche espèces profondes (techniquement appelées les « PPS » : permis de pêche spéciaux) fluctuent dans l’année. En 2012, Il en existe entre 24[11] et 31 en France permettant de « capturer et garder à bord, par année civile, plus de dix tonnes d’espèces d’eau profonde » (art. 3.1 du règlement 2347/2002).
L’article spécifie qu’il « est toutefois interdit à tout navire de capturer et garder à bord, de transborder ou débarquer tout mélange d’espèces d’eau profonde en quantité supérieure à 100 kg par sortie en mer, s’il n’est pas détenteur d’un permis de pêche en eau profonde. »
Or ces espèces profondes ne sont attrapées que par les navires pêchant en profondeur, donc la question est de savoir combien de chalutiers français œuvrent au-delà d’une certaine profondeur. Cette question a été posée de nombreuses fois en Commission PECH du Parlement européen et n’a jamais obtenu de réponse.
Les ONG ont demandé au Ministère de l’Ecologie et de la Pêche de saisir l’IFREMER pour connaître le chiffre exact mais cela n’a jamais eu lieu. Les informations informelles de l’IFREMER annoncent que le nombre de bateaux est très peu important. C’est pourquoi l’intérêt des lobbies industriels est de maintenir l’opacité sur ce chiffre, cela permet des inflations radicales et infondées du nombre de navires impactés.
Pour les pêches profondes, voir pages 217 à 222 puis page 277 (section 4.2.24 Chalutiers à espèces profondes en Ouest-Ecosse).
Pour les pêches profondes, voir page 22 et suivantes :
Le chalutage profond : la méthode de pêche la plus destructrice de l'histoire, déficitaire et pourtant subventionnée