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La pêche artisanale

La pêche artisanale produit autant de captures pour la consommation humaine que la pêche industrielle en utilisant un huitième du carburant brûlé par la grande pêche. La petite pêche utilise des méthodes de pêche sélectives et rejette très peu de poissons.

Définition de la pêche artisanale ou de la « petite pêche côtière »

La pêche artisanale recouvre des réalités différentes selon les définitions retenues. Une étude globale des « petites pêches » dans le monde [1] a permis d’identifier les dénominateurs communs de caractérisation de la pêche artisanale. Ainsi 65% des pays la définissent selon la taille des bateaux avec des embarcations allant de 5 à 15m, d’autres se basent sur le tonnage de jauge brute, la puissance motrice ou encore le type d’engins utilisés.

Pour l’Union européenne, comme pour la plupart des 140 pays sondés dans l’estimation mondiale de la petite pêche, la pêche artisanale correspond aux navires de moins de 12m hors tout, sans art traînant.

Pour la France néanmoins, la pêche artisanale désigne tout navire de moins de 25m[2] avec armateur embarqué.[3] Cette définition place la France dans une catégorie tout à fait singulière qui rend ses normes uniques et difficilement compatibles avec les standards globalement acceptés (navires ne dépassant pas 15m de longueur).

Le critère de la taille revient régulièrement mais la définition doit être plus large :

  • taille du navire
  • techniques de pêche sélectives
  • faible impact sur l’environnement marin
  • pêche de qualité, valorisée
  • armateur embarqué et limité à une embarcation en mer à la fois (le pêcheur artisan possède son bateau et travaille dessus. S’il en possède deux, un seul est à la mer à un moment donné)
  • ancrage territorial

Les ONG s’alignent sur les définitions les plus couramment utilisées pour lesquelles la pêche artisanale est une pêche de petite échelle, le plus souvent côtière, aux techniques de pêche pour la plupart basées sur des engins de type dormant (filets, casiers, lignes) et surtout à dimension humaine (le propriétaire du navire travaille à bord) avec un ancrage territorial fort.

Ces navires, du fait de leur petit champ d’action, sont extrêmement dépendants de la santé de l’écosystème marin et de l’abondance des espèces qu’ils ciblent. Leurs stratégies de pêche visent à alterner les zones de pêche et les espèces tout au long de l’année afin de ne mettre à mal les stocks et de pouvoir continuer à pêcher longtemps sur cette aire géographique.

Aujourd’hui, ils se tournent de plus en plus vers la vente directe afin de valoriser au mieux leurs captures. Cela permet de pêcher un peu moins et de générer plus de revenus.

Ces marins pêcheurs n’ont pas succombé à la tentation des subventions publiques des 40 dernières années, refusant le dogme du « toujours plus grand ». Cette petite pêche artisanale est adaptée à son environnement.

Mais attention, toutes les pêcheries côtières ne sont pas durables : « Small is not always beautiful ».[4] Il existe de bonnes pratiques au niveau industriel comme des exemples de pêche destructrice à petite échelle. Néanmoins, la petite pêche artisanale détient intrinsèquement des avantages écologiques, économiques, sociaux et culturels remarquables qui en font « le meilleur espoir des pêches durables ».[5]

La pêche artisanale en France

En France métropolitaine, la catégorie des navires de moins de 12 mètres et utilisant des engins de pêche “passifs” représente 4 310 des 6 240 navires actifs au 14 avril 2020, soit 70% de la flotte.[6] Bien que ce segment soit majoritaire avec 52% des emplois du secteur en France, ces navires ne débarquent que 14% des captures (en volume), pour 22% de la valeur marchande (pour l’année 2017).[7] A la fois génératrice d’emplois pour de faibles volumes de captures et une bonne valorisation, la petite pêche artisanale est la garante d’une transition vers une pêche durable, face au rouleau compresseur que représente la pêche industrielle.

La pêche artisanale dans le monde

  • La pêche artisanale emploie 12 millions de personnes dans le monde, la pêche industrielle un demi-million.[8]
  • La pêche artisanale produit autant de captures pour la consommation humaine que la pêche industrielle en utilisant un huitième du carburant brûlé par la grande pêche.
  • La petite pêche utilise des méthodes de pêche sélectives et rejette très peu de poissons. La majorité des captures est utilisée pour la consommation humaine.
  • Les pêches industrielles rejettent entre 8 et 20 millions de tonnes de poissons par an.
  • En outre, les flottes industrielles capturent 35 millions de tonnes de poissons qui sont transformées en farines animales pour les élevages de volailles, de porcs et de poissons.
  • Au niveau mondial, un pêcheur industriel reçoit en moyenne 187 fois plus de subventions au gasoil par an qu’un pêcheur artisan bien que ceux-ci pêchent quatre fois plus de poissons par litre de fioul utilisé.
  • « Cet avantage donné aux pêches industrielles est injuste et aurait mené dans n’importe quel autre secteur d’activités à une rébellion des individus concernés, mais la plupart des pêcheurs artisans se trouvent dans des pays en voie de développement et n’ont presque pas d’influence politique », commente la chercheuse Jennifer Jacquet.

Notes et Références[+]

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La représentation de la filière

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Avec une soixantaine de ports de pêche, 37 halles à marée, 12 Organisations de Producteurs (OP), 278 entreprises de mareyage et de transformation des produits de la mer, la filière pêche – du navire au consommateur – est un secteur important tant au plan économique qu’en terme d’aménagement du territoire.

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