L’exposition itinérante « Abysses » de Claire Nouvian, a été inaugurée en 2007 au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Pour la première fois sont présentées au public des espèces profondes d’une grande rareté, accompagnées d’une sélection de photos et de vidéos inédites. L’exposition dévoile la vie foisonnante insoupçonnée qui se déploie de l’entre-deux-eaux jusqu’aux plaines abyssales. C’est un univers peuplé d’élégantes méduses, de calamars étonnants, de requins lumineux et de vers colossaux. Entre 2008 et 2016, l’exposition tourne dans une vingtaine de villes à travers le monde entier et séduit pas moins de deux millions et demi de visiteurs.
ArtScience Museum - Marina Bay Sands Singapour © Clément Beauvais - 2015
Afin de favoriser la sensation d’immersion pour le spectateur, l’exposition est plongée dans le noir. Les spécimens présentés, certains uniques au monde, ont été spécialement naturalisés par les équipes du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. De nouvelles techniques ont été mises au point pour préserver au maximum les couleurs et l’aspect naturel des animaux. Prélevés soigneusement in situ, à des fins scientifiques, ils apparaissent au public sous une forme authentique.
Plongée progressive
Le sas d’introduction induit une douce transition entre la vie en surface et celle des abysses. Une coupe simplifiée des océans renseigne sur les écosystèmes qui peuplent les différents étages des profondeurs. Films, images et citations viennent rappeler l’histoire scientifique, finalement assez récente, de l’exploration profonde.
L’entre-deux-eaux
Le visiteur découvre par la suite des spécimens rares et surprenants du milieu pélagiques, conservés au sein d’aquariums rétro-éclairés. 90% d’entre eux sont bioluminescents, c’est-à-dire qu’ils produisent leur propre lumière pour communiquer ou attirer des proies pour se nourrir. Beaucoup d’organismes sont également gélatineux donc composés majoritairement d’eau et d’un peu de collagène. Cela leur permet de se rendre transparents aux yeux de leurs prédateurs.
Le fond de l’océan
La plaine abyssale, immense, est seulement peuplée d’organismes microbiens et animaux, les conditions interdisant la croissance végétale. Les reliefs offrent des habitats privilégiés, sièges d’une abondante biodiversité, en comparaison avec le reste de la plaine.
Pour finir, l’exposition met en avant la chimiosynthèse effectuée par des bactéries, équivalent chimique de la photosynthèse assurée par les plantes vertes sur nos terres éclairées.
En 2006, cinq ans après sa parution, le livre Abysses compte plus d’un milliard de personnes touchées. Le calcul de cet impact repose sur le taux d’audience estimé ainsi que sur les tirages réels et non sur une estimation du nombre de lecteurs touchés, ce qui multiplie par deux ou trois ce chiffre déjà colossal.
Presse, radios, télévisions, sites internet en Europe, aux États-Unis et en Asie ont massivement relayé l’exposition « Abysses », suscitant un engouement inédit pour les profondeurs océaniques. Cette couverture internationale s’est avérée particulièrement précieuse pour informer le public sur les ravages écologiques provoqués par le chalutage profond et sur ses conséquences dramatiques sur les plans économique et social.
05 juin 2015
16 février 2016