13 septembre 2017
Suite à la certification de la pêcherie d’empereur en décembre dernier, nous vous prédisions que le label MSC (Marine Stewardship Council) était prêt à certifier « durable » la pêche à la baleine. Le 7 septembre dernier, il a franchi un pas de plus dans cette direction avec la certification de la pêcherie mexicaine de thons dans l’Océan Pacifique oriental, en partie réalisée autour de bancs de… dauphins ![1]
Dans cette pêcherie, les pêcheurs ciblent activement les dauphins afin de capturer les thons qui y sont associés. Cette certification aurait donc dû être disqualifiée d’office, puisque le ciblage de mammifères marins est interdit par le MSC lui-même !
Selon l’organisation de gestion des pêches de la région, l’IATTC, près de 800 dauphins seraient encore blessés ou tués chaque année par cette pratique,[2] mais de nombreuses ONG se sont inquiétées de l’utilisation de ces chiffres lors du processus d’évaluation car ils seraient largement sous-estimés.
Le WWF (co-fondateur du MSC) a vainement fait objection à cette nouvelle certification, ce qui confirme de plus en plus les doutes de nombreux acteurs quant à l’efficacité du processus de certification et à la réelle motivation du MSC : être un outil de conservation des ressources marines ou bien consolider son monopole et augmenter ses profits ?
Malgré la communication bien huilée du MSC, la réponse à cette question est on ne peut plus claire pour BLOOM. Nous nous interrogeons depuis plusieurs années sur le bien-fondé des labels privés et l’accumulation de certifications controversées ces derniers temps (cf notre implication dans la campagne internationale On The Hook) ne fait que renforcer notre position.
[1] C’est cette pratique qui avait été à l’origine du premier label certifiant des pêcheries plus responsables : le label « Dolphin Safe ». Depuis, celui-ci est apposé à la quasi-intégralité des pêcheries thonières mondiales et est donc devenu totalement dévoyé. En effet, l’association entre dauphins et bancs de thons n’est connue que dans la partie orientale de l’Océan Pacifique. L’appliquer ailleurs n’est donc qu’un outil de greenwashing.