Association Bloom

Contre la destruction de l'océan et des pêcheurs

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05 novembre 2018

Une marche contre la pêche électrique pour se faire entendre

Deux manifestations organisées par des pêcheurs artisans ont réuni citoyens, ONG et élus samedi 3 novembre à Nieuwpoort et à Boulogne-sur-Mer.

C’est la deuxième fois que des pêcheurs se rassemblent pour demander l’interdiction totale de la pêche électrique. Une mobilisation européenne, première initiative dans l’histoire orchestrée par BLOOM, avait eu lieu le 18 juin dans sept pays européens.

A Nieuwpoort, les pêcheurs artisans belges épaulés par leurs collègues de Dunkerque ont réaffirmé leur position malgré des menaces. De nombreux élus étaient présents dont le maire Geert Vanden Broucke, Kris Vandecasteele et l’assistant de l’eurodéputé Tom Vandenkendelaere, pour soutenir les revendications des pêcheurs. A Boulogne-sur-Mer, l’eurodéputé Yannick Jadot (EELV), les députés Paul Christophe (UDI) et Jean-Pierre Pont (LREM), une représentante de la France Insoumise ainsi que 250 citoyens ont défilé aux côtés des pêcheurs après avoir prononcé un discours de soutien.

Manifestation à Nieuwpoort le 3 novembre 2018 contre la pêche électrique

 

Manifestation à Boulogne-sur-Mer le 3 novembre 2018 contre la pêche électrique

Des pêcheurs belges ont marché aux côtés des pêcheurs français avec un slogan fort « je crains plus la pêche électrique que le Brexit. » pour montrer leur union contre cette méthode destructrice. Un pêcheur britannique, Paul Lines, a adressé un message de soutien dans une vidéo : « ici en Angleterre, nous soutenons pleinement votre protestation contre la pêche électrique, cette méthode de pêche déplorable. Les Néerlandais devraient avoir honte de ce qu’ils ont fait à notre mer. Espérons que vous réussirez et que vous obtiendrez de bons résultats et que cette pêche électrique soit finalement interdite une fois pour toutes afin que nous puissions tous retrouver une vie normale. »

Un appel à se faire entendre

Stéphane Pinto, représentant des fileyeurs des Hauts-de-France et organisateur de la marche de Boulogne-sur-Mer, a ouvert le bal pour clarifier l’ambition de ce rassemblement : « Nous refusons d’être les victimes d’un mutisme politique. Nous refusons d’être les victimes de la partialité de la Commission européenne en faveur de quelques industriels qui ravagent notre mer. Nous réclamons l’interdiction totale et immédiate de la pêche électrique en Europe. »

Stéphane Pinto a également expliqué la détresse dans laquelle sont plongés les fileyeurs et l’urgence de la situation : « Chaque jour, ce sont 45 fileyeurs français qui se battent pour survivre, pour maintenir leur entreprise. A Dunkerque, on préfère pêcher à Dieppe, payer des frais supplémentaires et vivre dans la précarité loin de sa famille, mais pouvoir remplir les filets. En Belgique, en Angleterre, aux Pays-Bas, la pêche artisanale est également à l’agonie. Combien de temps cette politique d’extermination de la pêche artisanale va-t-elle durer ? Car oui, on est voués à disparaître si les politiques n’agissent pas très rapidement. »

Les fileyeurs des Hauts-de-France demandent le soutien du gouvernement français, du Parlement européen et des Etats membres : « Ce rassemblement doit faire prendre conscience aux institutions européennes qu’elles vont commettre une très grave erreur si elles continuent d’ignorer nos revendications ». Les fileyeurs appellent Emmanuel Macron à être proactif et à se battre sur la scène européenne pour arracher l’interdiction de la pêche électrique : « nous demandons au Président Emmanuel Macron de déployer la diplomatie française pour faire barrage au lobbying des Pays-Bas. Le Président l’a promis, nous attendons des actes. Nous voulons qu’il appelle les autres chefs d’Etat pour les convaincre que la pêche électrique est nuisible pour les ressources et les pêcheurs. »

Dans son discours, Claire Nouvian a dénoncé la « corruption morale de la Commission européenne », les millions d’euros d’argent public qui ont permis de convertir les chalutiers à l’électricité et la passivité de la France dans les négociations européennes sur la pêche électrique.

Des absences remarquées qui font tomber les masques

Le Comité national était absent à ce rassemblement. Dans un article de la Voix du Nord, Olivier Leprêtre, Président du Comité régional des pêches des Hauts-de-France, a déclaré être favorable à la pêche électrique : « Je soutiens une expérimentation mesurée mais pas ce qui se passe actuellement ». Cette déclaration fait écho au discours de Claire Nouvian prononcé en introduction de la marche : « Les pêcheurs artisans ne sont pas représentés par leur comité des pêches. Ce n’est pas normal que la veille du vote au Parlement européen (ndlr : en janvier 2018), le Comité national appelle à voter pour la pêche électrique. »

Une autre absence qui a été notée est celle du maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. Ce dernier a posté sur son compte Facebook un discours dans lequel il manie avec dextérité la langue de bois pour expliquer qu’il soutient un statu quo et, par conséquent, l’industrie néerlandaise plutôt que les pêcheurs artisans de sa propre municipalité. Rappelons également que Frédéric Cuvillier avait accueilli, le 12 octobre 2018, les lobbyistes de l’industrie néerlandaise à Boulogne-sur-Mer pour un séminaire autour du Brexit. La présence de Peter van Dalen, eurodéputé qui défend la pêche électrique avec ferveur, avait déclenché la colère des pêcheurs artisans qui ont répondu par cette manifestation.

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