11 juin 2017
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L’OCÉAN, NEW YORK, 5-9 JUIN 2017
New York, le 10 juin 2017
BLOOM accueille très favorablement la déclaration politique « L’océan, notre avenir » adoptée vendredi 9 juin au soir par l’Assemblée générale des Nations Unies à l’issue de la première conférence sur l’océan qui s’est tenue à New York.
Les gouvernements réunis à New York ont accepté de « prendre des mesures décisives pour interdire les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et s’abstenir d’en accorder de nouvelles, notamment en accélérant les négociations sur les subventions à la pêche menées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce. »
« Eliminer les subventions qui contribuent à créer une surcapacité de pêche et conduisent inexorablement à la surexploitation des ressources devrait être une action prioritaire de tous les gouvernements » déclarait Claire Nouvian, fondatrice et présidente de BLOOM. « Ne pas adopter de discipline stricte pour les politiques de financement public au niveau international comme national ne fera qu’accélérer le déclin des stocks de poissons, des entreprises de pêche et des communautés de pêcheurs. C’est un scénario à triple perte. Heureusement, il existe une volonté très claire parmi les nations de parvenir à un accord à l’Organisation mondiale du commerce dès 2017. Nous les encourageons vivement à conclure ce résultat attendu depuis longtemps. »
L’OMC débat des subventions à la pêche depuis plus de 17 ans. Les chercheurs estiment que les subventions qui contribuent à la surcapacité de pêche, à la surpêche et à la pêche illégale s’élèvent à 18 milliards de dollars chaque année.
Lire ici le dossier de BLOOM (en anglais) sur les subventions à la pêche : “Time to get the math right”
Selon BLOOM, l’Appel à l’action adopté par l’ONU peut grandement contribuer à atteindre un résultat critique de l’Agenda 2030 en éliminant les incitations financières à surexploiter les ressources marines. « L’objectif de développement durable 14.6 d’éliminer les subventions néfastes encourageant la surpêche d’ici 2020 a relancé les discussions sur les subventions et renouvelé la mobilisation de la communauté internationale sur cette question centrale » commente Claire Nouvian. « BLOOM appelle les négociateurs de l’OMC à Genève à accélérer les négociations multilatérales pour parvenir à un accord d’ici décembre 2017 lorsque l’OMC tiendra sa onzième Conférence ministérielle à Buenos Aires. »
Retrouvez une interview de Claire Nouvian (en anglais) dans la vidéo de l’ONG « IISD » (The International Institute for Sustainable Development) sur la Conférence de l’ONU
Une fois l’appel à l’action adopté par 193 pays en Assemblée générale des nations Unies, la délégation des États-Unis a demandé la parole pour faire une déclaration caractéristique de la lutte contre le multilatéralisme menée par l’administration Trump. Les Etats-Unis ont exprimé leur réserve à l’égard des références faites à l’OMC dans le texte et ont ainsi déclaré se « dissocier » du paragraphe 13 (p) qui se réfère à l’élimination des subventions néfastes aux pêches.
Lire la déclaration de la mission des Etats-Unis auprès des Nations Unies
La déclaration américaine a été accueillie par un silence assourdissant, brisé par quelques « bouh ». Seule la Fédération de Russie a apporté son soutien aux Etats-Unis.
Immédiatement après ces interventions délétères, l’ambassadeur de France pour les océans, M. Serge Ségura, a fait une déclaration réaffirmant le soutien déterminé de la communauté internationale à l’Accord de Paris et à la durabilité de l’océan. Une intervention qui n’aurait pu arriver à meilleur moment et qui lui a valu une très longue salve applaudissements appuyés, hautement symbolique du fossé qui se creuse entre le couple Etats-Unis-Russie et le reste du monde.
Lire la déclaration de M. Ségura « La France est fière de l’adoption de l’Appel à l’Action »
BLOOM a suivi les négociations en amont de l’adoption de l’appel à l’action et constate qu’il y a suffisamment d’élan au sein d’une écrasante majorité de pays pour conclure un accord à la Conférence ministérielle de l’OMC cette année.
Ainsi que président de la Conférence des Nations Unies sur l’océan, la ministre suédoise Isabella Lövin l’a déclaré en conclusion d’un intense processus de négociation : « Il n’y aura pas de retour en arrière ».
Lire le compte-rendu plus détaillé de BLOOM de la déclaration politique « L’océan, notre avenir ».
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BLOOM soutient également une déclaration de l’ONG Seas At Risk qui a attiré en séance plénière des Nations Unies le 9 juin l’attention des dirigeants politiques sur un sujet majeur : l’exploitation minière dans les profondeurs marines.