15 mai 2014
Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature cette semaine démontre l’impact réduit des palangres, des lignes avec hameçons appâtés posées sur le fond des océans, par rapport aux chaluts de fond dans la pêche en eaux profondes.
Christopher K. Pham, Telmo Morato et leurs co-auteurs, de l’université des Açores, ont calculé qu’un chalut profond avait le même impact écologique que 296 à 1719 palangres. Pour ces résultats, ils ont utilisé des données collectées par des flottes commerciales et scientifiques ainsi que des images enregistrées grâce à des robots sous-marins télécommandés (ROV).
La pêche à la palangre présente de nombreux avantages par rapport au chalutage de fond : des impacts bien moindres sur les éponges et coraux profonds, une sélectivité accrue des espèces capturées et une consommation inférieure de carburant.
La publication de cette étude arrive dans un contexte où la France continue à s’opposer à l’interdiction du chalut profond au niveau du Conseil des ministres européens de la pêche. Cela intervient après que le vote du Parlement européen sur l’interdiction du chalutage profond a été perdu en raison des eurodéputés socialistes qui se sont une nouvelle fois démarqués de la ligne des socialistes européens pour voter à l’unisson avec l’UMP et permettre la dévastation continue des écosystèmes marins les plus vulnérables.
La position de la France est totalement illégitime puisque 73% des Français se sont prononcés contre ces pratiques de pêche et plus de 843 000 signataires de la pétition de BLOOM souhaitent que François Hollande soutienne la proposition européenne d’interdire le chalutage profond et de convertir les flottes le souhaitant à la palangre.
« Le secrétaire d’État à la pêche, Frédéric Cuvillier, ne tient nullement compte de la volonté des citoyens, il ne respecte même pas les engagements de consulter les ONG comme cela avait été acté à la Conférence environnementale en septembre 2013. Il continue à porter sans aucun mandat public, sans le moindre respect de la démocratie, la voix de 3 ou 4 navires français au niveau de l’Europe. C’est à cause de ce genre d’exercice opaque et dédaigneux de la démocratie que les citoyens méprisent le personnel politique actuel. Monsieur Cuvillier fait honte au Ministère de l’Écologie de Mme Ségolène Royal » s’indignait Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM.
BLOOM appelle Mme Ségolène Royal à s’engager pour la protection des océans profonds et à porter l’interdiction du chalutage profond au niveau de l’Europe. C’est la volonté des citoyens et des chercheurs, dont plus de 300 se sont unis pour appeler élus et gouvernants à mettre fin à cette aberration écologique et économique.
Retrouvez l’étude sur le site de Nature :
N.B. : La palangre de fond est constituée d’un long corps de ligne, maintenu sur le fond à l’aide d’ancres, sur lequel sont fixés des hameçons à intervalles réguliers. L’appât accroché à chaque hameçon est choisi en fonction de l’espèce recherchée.
Une palangre de fond palangre peut mesurer jusqu’à 100 km et contenir jusqu’à 20 000 hameçons.
Deux images du WWF pour illustrer les deux méthodes de pêche :
La palangre de fond :
Le chalut de fond :