11 juillet 2014
Le 14 Juillet, alors que le Conseil des ministres européens de la pêche se réunira à Bruxelles, six artistes de rue, graffeurs et peintres, les interpelleront en direct de diverses capitales européennes pour leur demander d’entendre la volonté des citoyens et d’adopter une mesure historique et indispensable pour la sauvegarde des océans : l’interdiction du chalutage profond. Cette méthode de pêche a été reconnue comme la plus destructrice de toutes : le chalutage profond est l’équivalent marin de bulldozers géants ratissant sans discernement des coraux âgés de plusieurs milliers d’années et capturant en très grand nombre des poissons menacés d’extinction comme les requins des profondeurs.
300 scientifiques internationaux ont appelé les décideurs européens à adopter l’interdiction du chalutage profond, proposée par la Commissaire européenne à la pêche Maria Damanaki en juillet 2012. Mais certaines nations comme la France et l’Espagne ont mis en œuvre une politique de « water-boarding » du règlement encadrant la pêche en eaux profondes de façon à protéger quelques navires industriels subventionnés, le plus souvent non rentables et dont le modèle économique et écologique appartient au passé.
En bloquant l’interdiction du chalutage profond, la France, l’Espagne et les quelques nations qu’elles ont réussi à convaincre de les soutenir dans leur entreprise indéfendable, s’opposent ainsi à la volonté de 73% des Français, à plus de 860 000 signataires européens de la pétition de BLOOM contre le chalutage profond, et à plus de 300 scientifiques.
« La France et l’Espagne partagent une signature politique : elles n’ont d’oreilles que pour les puissants lobbies industriels, ignorent et méprisent la volonté citoyenne, jouent sur les procédures pour noyer un règlement qu’elles n’arrivent pas à tuer autrement puisque tout va contre leur position : la science qui prouve le désastre écologique, les analyses économiques qui prouvent la performance épouvantable de ces navires industriels gourmands en gasoil et en subventions, la société civile qui refuse en bloc que soit détruit un patrimoine naturel unique pour une poignée de poissons dont personne n’a que faire. Les officiels français et espagnols ont même le culot de parler de chalutage profond « durable » ! C’est une insulte à la raison et à leurs électeurs » expliquait Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM. « Si ça n’avait pas de conséquences dramatiques et ne mettait en péril l’adoption de l’interdiction du chalutage profond, on se tordrait de rire devant cette mascarade. Malheureusement, on sait avec l’expérience des grands mensonges d’Etat que plus les arguments de la propagande sont énormes, plus ça passe. En revanche, le filtre de l’Histoire ne fait pas de cadeaux. A force de petits arrangements toxiques sur les dossiers pêche en Europe, la France et l’Espagne sont en train d’entrer dans l’Histoire comme des nations voyous. La seule chose de durable que la France se fabrique dans le dossier pêche profonde, ce sont les casseroles diplomatiques qu’elle va se traîner pendant longtemps sur la scène internationale. »
Lundi la communauté street art européenne s’indigne à propos des actes de nos gouvernements. La présidence italienne a demandé aux Etats membres de l’UE de confirmer leur position sur le règlement pêche profonde d’ici le 15 juillet.
N.B :
Les Street-Artists qui s’engagent aux côtés de BLOOM, association organisatrice de l’événement, avec le soutien de la communauté POSCA :
POPAY à Bruxelles (Rond-Point Robert Schuman face au Conseil de l’Union européenne)
JB ROCK à Rome
SP38 à Berlin
SPOK BRILLOR à Madrid
David ‘JAE’ Antunes à Lisbonne
PANIK à Londres
Pour suivre en live la mobilisation et les performances des artistes sur les réseaux sociaux : #DeepStreetArt, #chalutage, @Bloom_FR
Accéder au communiqué de presse au format PDF.