11 décembre 2013
Cher Monsieur Dulon,
BLOOM se porte volontaire pour une collaboration que nous appelons de nos voeux depuis le Grenelle de la mer.
Cependant, nous ne pouvons pas nous empêcher de retenir un sourire face à votre retournement subit quelques heures seulement après le vote qui a écarté la menace de l’interdiction du chalutage profond.
Après la violente campagne de dénigrement que vous et vos soutiens ont organisé contre BLOOM, en diffusant des chiffres infondés, des données totalement injustifiées et non publiées, en laissant entendre que nous étions financés par les « lobbys pétroliers » et autres balivernes, après l’écartement systématique de toutes les données scientifiques contrecarrant vos théories de pêche profonde « durable », après avoir masqué vos comptes contre les obligations légales et affirmé publiquement, sans vergogne, être « rentables » alors que votre activité est chroniquement déficitaire, vous comprendrez que nos accueillons avec un tout petit peu de méfiance ce changement radical d’attitude. La mobilisation de l’opinion publique a peut-être eu raison de votre détermination à défendre l’indéfendable. Nous sommes simplement un peu étonnés que vous n’ayez pas fait savoir votre décision de ne plus cibler les espèces profondes AVANT le vote plutôt qu’après.
Mais soit, faisons table rase du passé sur la base d’un dialogue sincère et transparent et d’engagements concrets.
Néanmoins, quelques questions préalables :
– Avez-vous décidé de cesser les pratiques destructrices et reconnaissez-vous ENFIN la masse impressionnante de publications scientifiques qui accablent la pratique du chalutage de fond en eaux profondes ?
– Par « ONG », entendez-vous des vraies ONG indépendantes comme BLOOM, Greenpeace et WWF, ou des fausses ONG pro-pêche industrielle comme le Collectif Pêche et Développement et BlueFish ? Nous ne citons pas en outre une ONG que nous tenons en haute estime mais dont un salarié a pris parti pour vous au grand dam de ses collègues, ce serait injuste pour eux.
Un bon point de départ serait de commencer par agir en transparence et donc de :
1) rendre public le cahier des charges de votre « certification/label » pêche responsable,
2) publier vos comptes 2012 qui permettront de mieux connaître votre modèle économique pour mieux vous accompagner dans votre réflexion sur ce que pourrait être une pêche durable pour le groupe Intermarché,
3) publier la liste complète des espèces capturées accidentellement en profondeur (espèces et volumes),
4) indiquer les montants engagés dans le lobbying, par exemple : BlueFish, G Plus Europe… Ils pourraient sans aucun doute être fléchés vers des actions plus positives pour votre image publique et vos pratiques de pêche.
Il nous semble que seule la publication de ces éléments pourrait être un gage de votre bonne foi et pourrait former la base d’une collaboration fructueuse.
Très sincèrement,
L’équipe de BLOOM