Les espèces et les habitats vulnérables d’eaux profondes sont soumis à certaines des pratiques de pêche les plus destructrices parmi celles employées à l’heure actuelle par les flottes de l’UE. Le chalutage en eaux profondes nuit gravement à l’environnement, sans pour autant avoir des retombées économiques positives. Ces activités sont fortement subventionnées par les contribuables de l’UE. Les autorités européennes ont, dans les semaines qui viennent, l’occasion de mettre un terme à ce gaspillage de valeur tant économique qu’environnementale et sociale.
Éléments-clés
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Les coûts de la pêche en eau profonde dans les eaux de l’UE sont démesurés par rapport à l’importance commerciale de ce segment d’activité, qui équivaut à seulement 1,5% des captures dans l’Atlantique Nord-Est.
- Chaque tonne de poissons capturés par cette technique représente un coût situé entre 388 et 494 euros pour la société.
- Des méthodes telles que la pêche à la palangre génèrent six fois plus d’emplois et ne sont pas aussi préjudiciables àl’environnement et aux écosystèmes. Avec ces types d’engins, une part relativement plus importante des bénéfices de la pêche revient aux équipages au lieu d’alimenter les profits des entreprises. Le chercheur Telmo Morato a trouvé que l’impact d’un an de chalutage profond équivaut entre 535 et 833 années de pêche à la palangre. Voir la présentation de Telmo Morato au Parlement européen
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D’autres éléments n’ont pas été convertis en valeur monétaire : la réduction de la capacité des écosystèmes d’eau profonde à demeurer sur la durée le biotope d’espèces commerciales ou non ; le déclin des services écosystémiques, tels que le
cycle des nutriments et l’absorption des déchets ; la perte de biodiversité et d’un matériel génétique qui pourraient être utiles à l’homme.