21 octobre 2000
« Ils paraissent affreux avec leurs yeux énormes et leurs gueules monstrueuses mais l’homme est bien seul à juger de la beauté ou de la laideur d’un être. Les animaux, eux, acceptent les autres, tous les autres, avec leurs différences. Révélés récemment, on sait si peu des poissons des grandes profondeurs, les mathusalems de l’océan ; l’obscurité des abysses cache bien des couleurs, des formes de vie, des comportements et des relations surprenantes. Nous avons à peine commencé à explorer la surface des océans et nous en raclons déjà les fonds. Le chalutage en eaux profondes est une pêche éphémère vouée à disparaître très bientôt, un feu de paille qui ne profite qu’à une poignée d’actionnaires déjà richissimes. Nous les exterminons en silence jusqu’au dernier. Nos enfants ne s’émerveilleront plus de ces trésors insoupçonnés si nous ne leurs laissons qu’un océan effroyablement vide et stérile… «