28 juillet 2017
Le Parlement du Sri Lanka a récemment amendé sa loi relative à la pêche et aux ressources aquatiques. Il y a introduit une interdiction du chalutage de fond.
Ce nouvel amendement, adopté le 6 juillet, prévoit une peine importante pour tout pêcheur pratiquant le chalutage de fond. Les individus responsables de cette activité (propriétaires des bateaux) seront aussi pénalisés.
Cette nouvelle représente une grande avancée, saluée notamment par les pêcheurs artisans du Nord de l’île. Mohamed Alam, vice-président du syndicat des pêches de la Province du Nord, dit de cette interdiction qu’elle est un soulagement dont les communautés de pêcheurs du Nord avaient grandement besoin.
Cette décision a également été saluée par le ministre des pêches srilankais Mahinda Amaraweera : « Bien que nous puissions avoir une réduction des captures due à cette interdiction du chalutage de fond [quelques compagnies locales ont commencé à pratiquer cette méthode de pêche les années précédentes], nous le prenons comme un pas dans la bonne direction étant donné les dégâts considérables de cette pêche sur la vie et les fonds marins ».
Ce changement s’inscrit dans un contexte difficile. Depuis la fin de la guerre civile en 2009, le Nord du pays fait face à l’affluence de chalutiers indiens pêchant illégalement. La marine srilankaise a ainsi arrêté plus de 2 500 pêcheurs indiens opérant dans leurs eaux nationales depuis 2010. Cette décision a provoqué d’importantes protestations en Inde avec des manifestations et grèves des pêcheurs.
Le Sri Lanka rejoint d’autres états tels que le Chili, Palau, et Hong Kong ayant déjà mis en place une interdiction totale du chalutage de fond. Les Etats-Unis, l’Union européenne, la Norvège, le Canada et l’Australie ont également mis en place des interdictions partielles. Ceci pourrait permettre de consolider des alliances internationales qui ont jusque-là échoué à faire interdire cette méthode de pêche destructrice à l’échelle mondiale. L’Etat de Palau — avec le soutien d’autres îles du Pacifique — avait notamment proposé sans succès une interdiction totale aux Nations unies en 2009. BLOOM tient donc à saluer cette avancée au Sri Lanka, qui constitue un exemple fort de la nécessité de soutenir les pêcheries artisanales locales face à des pêcheries illégales utilisant des engins destructeurs.