13 février 2013
Histoire de la grande gabegie de nos impôts et océans ou comment le Ministre de la pêche M. Cuvillier défend la captation subventionnée des ressources marines au profit d’Intermarché
INEDIT : l’association BLOOM obtient par procédure juridique des données dissimulées pendant des années par la flotte d’Intermarché et révèle la réalité comptable sinistrée de la flotte Scapêche, acteur principal des pêches profondes en France, ardemment défendue par le ministre délégué à la pêche Frédéric Cuvillier au sein des institutions européennes et du gouvernement français.
Malgré des subventions publiques substantielles, l’activité de pêche d’Intermarché opère à perte de façon chronique et n’est absolument pas viable économiquement. En dépit de près de 10 millions d’euros de subventions perçues entre 2002 et 2011 et près de 20 millions d’euros injectés par le groupe Intermarché, la Scapêche a accumulé plus de 19 millions d’euros de pertes courantes.[1]
La lingue bleue se vend à peine plus de 2 € le kilo à la criée mais près de 15 € le kilo chez Intermarché. Si la flotte de pêche d'Intermarché est déficitaire, on comprend que le groupe des Mousquetaires y trouve son compte ! A noter : le macaron "pêche responsable" sur une pêche profonde au chalut de fond extrêmement destructrice.
Notre analyse basée sur des données factuelles et chiffrées dévoile la vision cynique du secteur de la pêche selon le groupe Intermarché : « la pêche » n’existe plus en tant que telle, comme activité autonome, ancestrale et humaine. Il ne s’agit plus que d’une stratégie d’accès à la ressource et de pêche aux subventions pour amoindrir le prix de revient du poisson et augmenter le profit au niveau du groupe Intermarché tout en enregistrant des pertes chroniques au niveau de la flotte (ce qui présente a priori aussi l’intérêt d’amoindrir l’impôt sur le bénéfice au niveau de la maison mère).
« Les comptes ne peuvent dissimuler la réalité de la pêche défendue par le ministre Cuvillier qui se mobilise pour la flotte d’Intermarché et la pêche profonde dans toutes les instances politiques : il s’agit d’encourager et de subventionner la captation des ressources marines sauvages par la grande distribution sur le dos des contribuables » s’indigne Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM.
Ces éléments inédits ont fait l’objet d’un article dans Le Canard Enchaîné paru le 12 février 2013. Ils ont le mérite de clarifier la vision de l’avenir de la pêche des élus et du Ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche engagés dans la défense de la flotte de pêche d’Intermarché au niveau européen alors que celle-ci est dans le collimateur des institutions avec la proposition de la Commission européenne en juillet 2012 de mettre fin aux méthodes de pêche destructrices, en particulier le chalutage profond, dans le cadre de la réforme décennale du règlement européen encadrant la pêche en eaux profondes.
Ces révélations confirment la méconnaissance embarrassante de M. Cuvillier de la réalité de la pêche française d’aujourd’hui, constituée à 80% de navires de moins de 12 mètres, ce que le ministre ignore totalement :
Voir la vidéo de Frédéric Cuvillier
Lire le communiqué de BLOOM
Lire le communiqué de BLOOM – en anglais
Lire l’analyse de BLOOM des comptes de la Scapêche (mise à jour 24/02/13)
Lire l’analyse de BLOOM des comptes de la Scapêche – anglais (updated 24/02/13)
Les pêches profondes françaises, note de synthèse, sept. 2011
La publicité mensongère d’Intermarché sur les produits de la mer interdite par le Jury de Déontologie de la Publicité : en savoir plus
Voir la présentation de Claire Nouvian au cours de l’audition « pêche profonde » au parlement européen
le 19 février 2013 : Lire la présentation en français – Lire la présentation en anglais
26 février 2013 : Voir la lettre ouverte adressée au Président de la Scapêche à la suite de l’audition du Parlement européen
Le 7 mars 2013, la lettre ouverte de BLOOM paraît dans le journal Le Marin
En anglais : Open letter from BLOOM to the president of Scapêche, the deep-sea fishing fleet of France’s Intermarché supermarket chain
[1] Le résultat courant est le résultat d’exploitation auquel on ajoute les produits financiers et auquel on soustrait les pertes financières.