Association Bloom

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06 septembre 2019

Pêche électrique : une disparition rapide enfin enclenchée

Le compte à rebours avant l’interdiction totale de la pêche électrique, le 1er juillet 2021, a officiellement commencé par l’entrée en vigueur du Règlement (UE) 2019/1241, le 14 août 2019. Désormais, chaque Etat membre ne peut équiper, au maximum, que 5% de sa flotte de chalutiers à perche, ce qui correspond à une quinzaine de navires aux Pays-Bas. Cet Etat membre en comptait encore 84 au début de l’année 2019.[1] Cependant, la ministre néerlandaise Carola Schouten, à la demande du lobby industriel, avait pris l’initiative de maintenir 20 dérogations en plus de la quinzaine autorisée par le nouveau règlement, jusqu’au 31 décembre 2019.

Le terrain de pêche des chalutiers électriques se rétrécit

Selon l’Annexe V du règlement (UE) 2019/1241, « dans les eaux situées à moins de 12 milles marins des lignes de base relevant de leur souveraineté ou de leur juridiction, les Etats membres peuvent prendre des mesures non discriminatoires pour limiter ou interdire l’utilisation du chalut associé au courant électrique impulsionnel. » La France a pris cette disposition par un arrêté préfectoral. Cette décision est le fruit de la pression exercée par BLOOM et les pêcheurs artisans auprès du gouvernement. L’Assemblée nationale avait voté à l’unanimité une proposition de loi portée par Erwan Balanant, et soutenue notamment par François Ruffin et Paul Christophe, pour faire interdire la pêche électrique dans nos eaux territoriales. Cette proposition doit prochainement être examinée par le Sénat afin d’inscrire durablement cette interdiction dans la réglementation française.

La Belgique a également interdit l’accès aux chalutiers électriques à ses eaux territoriales par un arrêté ministériel. Le Ministre flamand Koen Van den Heuvel l’a annoncé officiellement à Nieuwpoort en présence des pêcheurs professionnels et récréatifs qui ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Le lobby industriel néerlandais avait tenté de dissuader cet Etat membre de prendre une telle décision mais les moyens de pression n’ont pas réussi à changer la détermination des pêcheurs belges qui réclamaient cette mesure face à l’urgence écologique et sociale. En effet, malgré la taille limitée de cette côte, une dizaine de chalutiers électriques venaient quotidiennement piller les eaux belges. BLOOM constate cependant qu’un grand nombre de chalutiers néerlandais vient pêcher en Belgique depuis septembre 2019. Il est encore impossible de dire si ces bateaux se sont reconvertis.

Colère des pêcheurs danois contre le chalut à perche

L’interdiction de la pêche électrique et l’appauvrissement des populations de poissons dans le sud de la mer du Nord ont conduit certains chalutiers à se reconvertir au chalut traditionnel et à redéployer leur effort de pêche dans les eaux danoises. Les pêcheurs artisans locaux craignent une catastrophe environnementale car ces chalutiers ravagent les fonds marins. Les pêcheurs danois se sont mobilisés le 28 août en occupant le Ministère danois des Affaires étrangères pour réclamer l’expulsion de ces chalutiers de leurs eaux, et notamment du Skagerrak au nord du Danemark. Ils ont obtenu la mise en place d’un point de contrôle afin de vérifier les volumes capturés par les chalutiers à perche. L’Association danoise de pêcheurs artisans FSK souhaite également l’interdiction du chalut à perche en Europe. « Cela montre que l’industrie néerlandaise n’a pas tiré les bonnes leçons : plutôt que de chercher des alternatives à faibles impacts et à vivre en harmonie avec leurs voisins, ils ont fait le choix de poursuivre avec un engin destructeur », commente Frédéric le Manach, directeur scientifique de BLOOM.

Situation très préoccupante pour les pêcheurs des Hauts-de-France

En France, la situation des fileyeurs est dramatique, dans l’indifférence totale du gouvernement français. Ils n’ont reçu aucune aide d’urgence et la faillite les guette. Certains se sont reconvertis à la pêche aux bulots et aux crustacés en attendant que la population de soles se reconstitue. Plusieurs années seront nécessaires, et pour accélérer le processus, les artisans réclament un repos biologique pendant la période de reproduction.

[1] Le 1er juin 2019, 42 dérogations émises pour un « projet pilote » avaient déjà expiré.

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