23 décembre 2013
Par un courrier adressé à BLOOM et un communiqué publié sur son site, le groupe AUCHAN a annoncé le 20 décembre 2013 la « suspension » de la commercialisation des trois principales espèces profondes que sont la lingue bleue, le sabre noir et le grenadier de roche.
BLOOM accueille avec enthousiasme cette décision importante mais regrette cependant qu’AUCHAN n’ait pas décidé de cesser définitivement l’approvisionnement en poissons issus des pêches chalutières de grands fonds, reconnues comme les plus destructrices du monde.
BLOOM s’inquiète de lire dans la communication d’AUCHAN qu’il n’existe pas de « consensus scientifique » vis-à-vis des pêcheries profondes.
AUCHAN cite des publications de l’Ifremer ou du CIEM qui assureraient que « les espèces pêchées dans les grands fonds ne sont pas menacées » ou que « l’exploitation des stocks issus de cette pêche se trouve aujourd’hui à un niveau soutenable » or rien de tel n’existe, au contraire, les avis comme les publications convergent pour sonner l’alarme :
D’autre part, plusieurs professeurs d’université ont pris la parole directement pour répondre aux représentants de la pêche industrielle clamant que les opérations de pêche ne se déroulent que sur zones sablo-vaseuses, ce qui serait prétendument sans impacts. Un reportage récent de Ouest France prouve d’ailleurs que les engins utilisés ne sont pas du tout destinés à des zones de sédiments vaseux.
Certains acteurs de la grande distribution en France se sont montrés plus ambitieux et responsables que les élus ayant rejeté l’interdiction du chalutage profond. Si les normes règlementaires sont défaillantes ou insuffisantes, rien n’empêche la société d’adopter un standard plus élevé. C’est ce que certaines marques de la grande distribution ont commencé à faire. Elles honorent ainsi la confiance de leurs clients et prennent au sérieux leur engagement de RSE.
Nous encourageons de ce fait AUCHAN à décider, sans plus tarder, à cesser définitivement la commercialisation d’espèces issues de pêches profondes destructrices.
Pour en savoir plus, lire notre communiqué sur l’arrêt de l’approvisionnement en espèces profondes du groupe Casino et notre mention de l’arrêt de Carrefour à la veille du vote sur le règlement pêche profonde au Parlement européen.