26 mars 2020
À notre très grand regret, notre prise de parole sur la question du thon rouge a été mal reçue par quelques pêcheurs plaisanciers et nous souhaitons la clarifier auprès de chacun d’entre vous : Nous ne sommes absolument pas contre la pêche de plaisance. Rien dans notre prise de position ni notre contribution à la consultation publique ne dit cela. Nous regrettons que cela ait été perçu de manière erronée.
Nous demandons à l’État de remettre à plat la clé de répartition des quotas de pêche du thon rouge, dont seule une poignée d’industriels bénéficie, tandis que les artisans suffoquent. Cette requête ne remet évidemment ni en cause la légitimité des pêcheurs de plaisance ni leur rôle économique . Nous pensons seulement qu’augmenter ces quotas en oubliant une fois encore les artisans est profondément injuste et inacceptable.
En ce qui concerne le contrôle et la gestion de la pêche de plaisance, nous accueillons favorablement dans la consultation le contrôle renforcé des activités. Le cas du thon rouge est cependant particulier et c’est pour cela que nous notons que “de manière générale, la pêche de plaisance est peu réglementée et très peu contrôlée en comparaison de la pêche professionnelle.” Cette situation n’est pas acceptable, d’autant que la pêche de plaisance peut représenter pour certaines espèces ou zones une pression importante. Nous ne sommes pas anti pêche de plaisance mais pour un contrôle renforcé, avec une déclaration des captures afin de nourrir les avis scientifiques et la durabilité de l’ensemble des activités de pêche.
Le renforcement des contrôles permet également de lutter contre le braconnage qui occupe la 4ème place des marchés criminels derrière le trafic de drogue. Pour rappel, le braconnage est une menace pour les populations marines qui échappe à toute forme de contrôle. Y compris en France, par exemple sur le bar ou la dorade. Le marché parallèle qui en découle entraine une chute des prix pour les pêcheurs professionnels. Le manque de contrôle n’est pas bénéfique à la pêche plaisancière, et il est même préjudiciable. Les clubs de pêche sportive qui respectent la règlementation ne doivent pas s’inquiéter des contrôles mais bien au contraire les solliciter et accueillir favorablement cette lutte contre le braconnage dans le but de préserver les écosystèmes marins et d’assurer une pêche durable.
Cette vision « anti pêche de plaisance » (comme de nombreuses fausses intentions qui nous sont également prêtées) vient peut-être du fait que nous ne mettons pas suffisamment en avant la pêche de plaisance. C’est notre choix.Notre association se focalise sur la pêche professionnelle, par conviction, vocation ou formation. Vous comprendrez que — étant une petite structure — nous devons choisir nos batailles sans diluer notre action sur de trop nombreux sujets. Nous avons pu être sollicités pour prendre la parole sur des sujets tels que la pollution plastique océanique, les éoliennes en mer, le transport maritime… Nous ne pouvons pas le faire car ce ne sont pas nos objets d’étude. En revanche, que pêcheurs plaisanciers et artisans puissent avoir des doléances communes et un intérêt à agir de concert est avéré. Mais nous ne sommes pas les chefs d’orchestre de cette convergence. Nous ne pouvons pas y répondre sans mettre en péril nos programmes de recherche et nos campagnes publiques, que, nous l’espérons, vous continuerez de soutenir.
Nous espérons que cette clarification apaisera votre déception.
13 mars 2020
BLOOM a répondu le 11 mars 2020 à une consultation publique concernant un projet d’arrêté qui détermine les conditions d’exercice de la pêche de loisir au thon rouge pour l’année 2020. Notre participation est disponible ci-dessous.
26 mai 2020
Le thon rouge cristallise depuis des années les tensions causées par une répartition absurde et inéquitable des quotas de pêche : cette année encore, 22 thoniers basés en Méditerranée vont rafler 80% du quota national de thon rouge en toute légalité, alors que des centaines de petits pêcheurs n’auront le droit d’en capturer aucun.
24 avril 2020
Dans le cadre de la crise du COVID-19, BLOOM et 390 petits pêcheurs côtiers, Chefs, mareyeurs, poissonniers, scientifiques, élus locaux et nationaux, eurodéputés, figures publiques et associations demandent au gouvernement français de prioriser les aides publiques vers la petite pêche côtière et non vers la pêche industrielle.