21 septembre 2015
Le chalutage en eaux profondes est à nouveau à l’ordre du jour en Californie.[1] Le Conseil de gestion des pêcheries du Pacifique Nord propose une loi qui empêcherait toute exploitation au-delà de 3 350 mètres de profondeur.
D’aucuns se demanderont pourquoi cette demande, alors que les fonds marins californiens sont déjà bien protégés, que la diversité y est impressionnante et qu’aucune activité humaine actuelle ne met en péril la préservation de cet environnement.
Le Conseil des pêcheries du Pacifique Nord justifie cette demande en invoquant le principe de précaution pour combler le vide juridique existant : la loi en vigueur ne précise nulle part qu’il est interdit de pêcher au-delà de cette profondeur. En effet, il semble aujourd’hui impensable de parvenir un jour à en développer la technologie nécessaire. Même dans le cas contraire, il serait naïf de penser qu’une telle exploitation pourrait être rentable (et encore moins durable).
Pourquoi, alors, insister pour protéger juridiquement cette zone ? Il pourrait en fait s’agir de se prémunir des effets néfastes d’autres industries extractives dont les enjeux dépassent ceux de la pêche. De plus en plus, les fonds marins sont exploités et dégradés, non pas par des engins de pêche, mais par la mise en place de concessions minières ou zones d’exploitation d’hydrocarbures, qui impactent très fortement la biodiversité et les habitats environnants (voir par exemple : www.youtube.com/watch?v=Zjb533re6zs).
[1] www.sacbee.com/opinion/op-ed/soapbox/article34975470.html.