24 novembre 2014
« Quelques jours après la mobilisation de nombreuses personnalités et ONG contre le chalutage profond le 19 novembre, BLOOM sort aujourd’hui une enquête inédite de 49 mn, qui plonge au cœur des institutions politiques pour révéler les stratagèmes douteux utilisés par les lobbies de la pêche industrielle française pour faire dérailler un règlement européen qui ne sert pas leurs intérêts. L’interdiction du chalutage profond au niveau européen aurait pourtant un impact mondial pour la protection du plus grand biotope de la planète : les océans profonds.
Cette enquête risque d’éclairer d’un jour nouveau le déplacement à Lorient de Ségolène Royal ce week-end, qui s’est conclu par la remise d’un « trophée » compromettant de la part du lobby de la pêche industrielle le plus virulent en France et en Europe : « Blue Fish ». Ouest France[1] relatait que la Ministre de l’Ecologie « saluait » l’approche lorientaise de « l’activité grands fonds » et qu’elle devait « être encouragée en tant que telle ».
« Soit Ségolène Royal a pratiqué la langue de bois pour se sortir du traquenard lorientais, soit elle a retourné sa veste et contredit sa propre position publique sur les pêches profondes au chalut (pour rappel, elle tweetait le 20 octobre « il faut arrêter le chalutage profond, c’est clair ») » commentait Claire Nouvian, fondatrice de l’association BLOOM. « Dans le second cas de figure, cela signifierait qu’elle donne raison à un minuscule lobby local contre plus de 300 chercheurs internationaux mobilisés contre le chalutage profond, plus de 100 publications scientifiques, près de 900 000 citoyens et 73% des Français qui souhaitent l’interdiction de cette méthode de pêche destructrice et subventionnée. J’ai du mal à imaginer qu’une professionnelle de la politique, fer-de-lance de la démocratie participative, choisisse de se mettre l’opinion publique à dos. Nous en aurons le cœur net lorsque nous la rencontrerons : les ONG ont fait une demande urgente de RV à la Ministre. »
Le documentaire inédit de BLOOM permettra à Madame Royal de savoir à qui elle a affaire en matière de pêche profonde : depuis le Grenelle de la Mer, les lobbies de la pêche industrielle, désormais réunis sous la bannière « Blue Fish », ont mobilisé chercheurs, élus et cabinet de lobbying professionnel à Bruxelles (G Plus Europe) pour parvenir à leurs fins : faire s’enliser le règlement pêche profonde au niveau institutionnel et faire échouer l’adoption de l’interdiction du chalutage profond par le Parlement européen.
Le documentaire retrace des années de bras de fer de la petite association BLOOM contre le front uni de quelques géants industriels soutenus par le gouvernement et la diplomatie française avec la complicité de la recherche d’Etat et de certains élus locaux.
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