29 octobre 2021
Dans une lettre historique parue le 29 octobre dans le prestigieux journal Science, plus de 300 scientifiques de 46 pays et quelque 200 institutions demandent aux membres de l’OMC d’interdire l’ensemble des subventions néfastes au secteur de la pêche.
Depuis plus de vingt ans, la communauté scientifique internationale alerte les décideurs politiques quant à l’effet dévastateur des subventions au secteur de la pêche en raison de leur rôle majeur dans la surpêche et la destruction des écosystèmes marins.
Ce sont pourtant près de 20 milliards d’euros qui sont distribués au niveau mondial chaque année, sans aucun contrôle ni prise en compte des impératifs générés par les crises du climat et de la biodiversité. Un montant qui continue de croître et dont les grands bénéficiaires sont les armements industriels des pays développés, l’Europe étant dans le peloton de tête.
En 2015, les Nations unies avaient chargé l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de mettre fin à cette gabegie en 2020 au plus tard. Alors que cette fenêtre est maintenant largement dépassée, la prochaine réunion interministérielle de l’OMC se tiendra fin novembre. « Il n’y a plus le temps pour les demi-mesures et les promesses non-tenues de tous les chefs d’État. Des mesures radicales sont nécessaires pour sauvegarder les écosystèmes marins mondiaux et la petite pêche côtière », réagit Frédéric Le Manach, directeur scientifique de BLOOM et signataire de la lettre.
Afin de freiner de manière drastique la surpêche, la dégradation et la perte de biodiversité, les émissions de CO2 et pour protéger les moyens de subsistances de nombre de populations, les scientifiques demandent dans leur lettre que l’ensemble des subventions néfastes soient immédiatement interdites par l’OMC, à savoir : i) la détaxe sur le carburant, principale subvention néfaste au niveau mondial ; ii) les subventions allouées aux méthodes de pêche destructrices[1] et aux flottes de pêche distantes[2] ; et iii) les subventions allouées aux navires illégaux.
Dans cette lettre, la communauté scientifique se prononce sans équivoque. Il est maintenant de la responsabilité des États membres de l’OMC d’agir en conséquence pour protéger la santé de l’océan et notre avenir.
[1] Par exemple, les chaluts de fonds, les thoniers senneurs utilisant des « Dispositifs de concentration du poisson » (DCP), etc.
[2] Par exemple les flottes européennes et asiatiques opérant dans les eaux de nombreux pays africains. Voir par exemple : https://www.bloomassociation.org/desaccords-de-peche/.
28 mars 2018
Bonne nouvelle de Genève : le diplomate mexicain Roberto Zapata a été nommé président du groupe chargé de mener à bien les négociations sur les subventions qui contribuent à la surpêche dans le monde.
13 décembre 2017
Version finale après la déclaration officielle de l’OMC
BLOOM et le groupe Varda, engagés en faveur de l’adoption de disciplines strictes sur les subventions à la pêche, sont consternés par l’échec de la 11ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à adopter un accord contraignant à ce sujet.