04 juin 2018
BLOOM mène actuellement une campagne avec d’autres ONG et des pêcheurs artisans pour interdire la pêche électrique en Europe. Nous entreprenons une veille scientifique rigoureuse pour recueillir toutes les connaissances sur les impacts des courants électriques sur la vie marine et les activités de pêche.
Nous accueillons toujours avec grand intérêt les avis scientifiques et les critiques produits par une institution scientifique indépendante de renom telle que le CIEM. Nous avons été choqués par les conclusions et l’utilisation politique d’un récent avis scientifique du CIEM répondant à une demande spéciale des Pays-Bas concernant une « comparaison des effets écologiques et environnementaux des chaluts électriques « impulsionnels » et des chaluts à perche traditionnels en exploitant le TAC de sole de la mer du Nord ».[1]
Cette demande spéciale des Pays-Bas a été programmée et cadrée pour légitimer scientifiquement un engin de pêche destructeur, alors que les négociations du Trilogue déterminant son avenir sont en cours au niveau européen. Cet avis faisant désormais partie du débat politique européen, nous pensons qu’une transparence totale est nécessaire sur le processus qui a conduit à sa production. Plusieurs éléments restent flous :
> Lire notre demande adressée au CIEM
Comme indiqué dans le conseil du CIEM[2], « l’approche du conseil du CIEM est basée sur une approche écosystémique, dans le cadre d’une approche prudente de la gestion. […] Cela implique qu’à mesure que l’information devient de plus en plus limitée et / ou moins sûre, les conseils du CIEM sur la gestion seront plus prudents en ce qui concerne l’impact possible sur l’écosystème marin». Loin d’être précautionneux, le CIEM conclut que « les chaluts électriques ont moins d’incidences écologiques et environnementales que les chaluts à perche traditionnels dans l’exploitation du total autorisé de captures (TAC) de la sole de la mer du Nord ».
Cette conclusion est très controversée (voir notre analyse approfondie de l’avis du CIEM) et BLOOM demande formellement au CIEM de reconsidérer son avis au regard des principes sur lesquels il devrait se fonder. La coopération du CIEM dans cette manœuvre politique est très préoccupante, car elle compromet la crédibilité scientifique du processus consultatif.
[1] http://www.ices.dk/sites/pub/Publication%20Reports/Advice/2018/Special_requests/nl.2018.08.pdf
[2] http://www.ices.dk/sites/pub/Publication%20Reports/Advice/2016/2016/Introduction_to_advice_2016.pdf